Par Maureen, le mardi 1 septembre 2020 (Temps de lecture : 4min)
Virgil Abloh partage sa vision de l’upcycling lors du dernier défilé LV
Louis Vuitton AUTOMNE HIVER 2019 2020 CREDITS : VanityFair
Le 6 août dernier, Louis Vuitton présentait sa collection Hommes Printemps-Eté 2021 intitulée « Une bouteille à la mer ». Virgil Abloh est, en effet, l’un des rares directeurs artistiques à avoir maintenu l’organisation d’un défilé qu’il a voulu « comme avant » malgré le contexte de pandémie mondiale. Mais pas question pour lui de se laisser emporter par la morosité ou de privilégier des endroits proches de la capitale (ndlr : la marque Jacquemus à organisé son défilé dans un champs de blé dans le Val d’Oise) : le show a donc eu lieu à Shanghai. Pour l’occasion, le public était convié sur les quais de la rivière Huangpu, dans un décor éminemment industriel et avait à sa disposition, du fait des fortes chaleurs estivales, des éventails grimés du drapeau Ghanéen en hommage aux origines paternelles du directeur artistique de la marque. Un aperçu de la prochaine collection avait d’ors et déjà été révélé au public à travers un court métrage psychédélique présenté lors de la Fashion Week Digitale de Paris en juillet dernier. Ce « teaser » présentait alors différents personnages animés et le chemin que ces derniers entreprenaient en porte-conteneur entre le lieu du premier atelier Louis Vuitton à Asnières et Shanghai.
Zoom et ses amis - CREDITS : Louis Vuitton
C’est à travers les aventures de Zooom et ses amis (en référence au logiciel Zoom utilisé par de nombreuses entreprises lors du confinement), que le directeur d’animation Reggie Know a donc donné vie à la prochaine collection orchestrée par Virgil Abloh. Nombreux sont ceux qui ont été surpris par ce choix artistique. “L’histoire de cette saison se pare d’inédit. Sa présentation ne pouvait donc, elle aussi, que transcender les genres”, se fendait alors la marque dans un communiqué de presse. C’est ainsi que le public de Shanghai a été invité à découvrir la nouvelle collection au milieu de gigantesques conteneurs rouges floqués des initiales LV et d’énormes statues à l’effigie de Zoom et ses amis, le tout diffusé en direct sur les réseaux sociaux. L’Américain n’a alors dévoilé que la moitié de la collection dont la seconde partie sera bientôt présentée au public lors d’un défilé à Tokyo. Dans une interview accordée à WWD, Virgil Abloh explique que cette collection est pour lui une occasion de chercher une nouvelle voie pour la mode, dont le fonctionnement global est largement remis en cause ces derniers temps. Des Fashion Weeks en passant par les lieux de production et les cadences des collections, il semble qu’une remise en question du système est à l’ordre du jour. C’est ainsi qu’en avril dernier Saint Laurent Paris quittait le calendrier officiel de la Fashion Week de Paris par volonté de contrôler sa périodicité et de légitimer « la valeur du temps, à son rythme, tout en privilégiant le rapport aux personnes et à leur quotidien». Cette tendance se décèle aussi chez Louis Vuitton et notamment Virgil Abloh qui affirme que cette collection est « probablement le plus grand bond [qu’il a] fait pour arriver à un nouveau modèle de fonctionnement ». Cette bouteille à la mer se veut donc porteuse d’un message pour le monde de la mode.
Collection Hommes Printemps-Eté 2021 - CREDITS : Louis Vuitton
Après quelques minutes d’attente, le défilé s’ouvre enfin laissant apparaitre les mannequins sortis tour à tour des conteneurs. Pendant plus d’une demi heure les looks s’enchainent devant un public de près de 1000 personnes. Les premières tenues sont bon enfant, notamment des costumes deux pièces beiges ou noirs. Les modèles sont sobres accompagnés de différents détails et accessoires les rendant parfois décalés : sacs roses fuchsia ou bleu ciel, strass, boucles d’oreilles jaune fluorescent. Arrivent alors des looks plus extravagants et propres à l’ADN de Virgil Abloh au sein de la Maison. Dégradés de couleurs, deconstruction et reconstruction des pièces, hoodies et baggies inspirés de streetwear, on reconnait là parfaitement la signature du directeur artistique. La présence de (fausse?) fourrure et de manteaux/vestes de style aviateur, trench ou duffle coat dans des tons élémentaires renvoie quant-a-elle à l’esprit classique de Louis Vuitton. Viennent ensuite des designs bleus ciel imprimés de nuages blancs qui paraissent familiers, mais ils semblent re visités. A noter le maquillage des mannequins dont le visage est alors partiellement recouvert de motifs métalliques ajoutant de la matière aux tenues et semblable à celui du défilé de janvier. Le défilé est ensuite interrompu par un interlude animé par la chanteuse Lauryn Hill qui y entonne les classiques de son album « The miseducation of Lauryn Hill ».
La star de K-pop Kris Wu, habillé d’un costume classique blanc cassé - CREDITS : Louis vuitton
Les vêtements présentés ensuite sont très colorés : bleu roi, jaune primaire, rose bonbon, motifs damier, rouge geai, on semble entrer dans une nouvelle dimension de la performance. Certains imprimés et couleurs inspirés de tissus ghanéens sont aussi un hommage solennel au père d’Abloh et à ses origines que le designer a toujours revendiqué et dont il s’est souvent dit fier. Le tout est accompagné d’accessoires futuristes et de peluches accrochées aux vestes : Virgil Abloh nous fait rentrer dans un univers enfantin & psychédélique digne d’Alice au Pays des Merveilles et préalablement teasé par Zoom et ses amis. Le dernier modèle à se frayer son chemin parmi les dragons chinois et les autres animations présentes sur le catwalk est la star de K-pop Kris Wu, habillé d’un costume classique blanc cassé et portant sur ses épaules un éléphantesque personnage gonflable. Le défilé se termine sous les acclamations du public et par une annonce de Lauryn Hill affirmant que Virgil Abloh et Louis Vuitton ont fait un don à la fondation MLH et que ces fonds sont destinés à des entrepreneurs noirs dont l’activité a été affectée par le Covid-19 et d’autres difficultés. Le designer a toujours été un défenseur engagé de la cause noire-Américaine notamment et s’est toujours voulu un exemple pour sa communauté, dénonçant les discriminations dans le monde de la mode et la difficulté pour les minorités de s’y faire un nom. Mais ce message n’est pas le seul que Virgil Abloh a voulu partager au monde lors de son défilé. En effet, si certaines tenues du show peuvent paraitre familières c’est parce qu’elles sont issues de précédentes collections et ont été présentées une nouvelle fois. Cette pratique porte désormais un nom : l’upcycling.
Virgil Abloh - CREDITS : DR
La notion d’upcycling apparait pour la première fois dans les années 90. Elle consiste à utiliser des matériaux dont on n’a plus l’usage et de les transformer afin de les réintroduire dans la chaine de consommation. La différence notoire entre le recyclage est l’upcycling est la notion de valeur ajoutée apportée au produit. En effet le recyclage résulte le plus souvent en une qualité moindre ou égale au produit d’origine tandis que l’upcycling a pour but d’y apporter de la valeur. L’upcycling renvoie plus à l’esthétique que ne le fait le recyclage. C’est avec cette idée en tête que Virgil Abloh a voulu conceptualiser sa nouvelle collection. Cette dernière compte 88 tenues au total dont 25 sont des silhouettes remasterisées de la collection Automne-Hiver 2020 et 25 sont « durables ». Le designer a voulu sa collection « recyclée et itinérante » et n’a dont pas hésité à se ré-approprier des pièces et matériaux de collections précédentes. C’est notamment le cas pour les tenues issues de la collection « Like a dream » que Louis Vuitton présentait en janvier dernier lors de la Fashion Week de Paris et inspirée de « The Truman Show ». Les pièces reconditionnées se distinguent par un logo « Upcycling Signal », le nouvel emblème de Luis Vuitton qui représente la combinaison entre l’ancienne et la nouvelle valeur qu’Abloh souhaite apporter à ses vêtements.
Collection Hommes Printemps-Eté 2021 - CREDITS : Dave Tacon/WWD
Concrètement, la volonté d’upcycling de Virgil Abloh consiste en 4 façons distinctes d’up-cycler. Dans un premier temps, il s’agit de recycler des matériaux en sur stock qui ont été achetés mais pas forcément utilisés lors de collections précédentes. Ensuite il est important de recycler les idées : l’achat de vêtements neufs est voué à s’éteindre selon Abloh pour qui « "la mode va […] devenir plutôt une recherche dans nos archives » c’est à dire dans ce qui a déjà été fait, en référence aux friperies qui se démocratisent. Dans un troisième temps il convient pour les marques de réitérer des pièces des collections précédentes comme on a pu le voir lors du show LV à Shanghai. Pour finir, Virgil Abloh conçoit l’upcycling à travers une initiative intitulée « Homework » comprenant des pièces conçues pendant le confinement des derniers mois et correspondant aux 25 tenues « durables » mentionnées précédemment. La collection capsule se veut éco-responsable et part d’un « éternel cycle d’inspiration, de codes, et de valeurs » d’après le designer. Louis Vuitton n’est pas la seule marque à avoir entrepris des changements en termes d’impact sur l’environnement depuis la fin du confinement. Ainsi, la marque parisienne Y-Project a récemment lancé Evergreen, une ligne 100% écologique dont 16 pièces sont issues de collections antérieures. Toutes les pièces sont fabriquées à l’aide de tissus biologiques et recyclés, issus et confectionnés dans l’Union Européenne. Evergreen restera en magasin toute l’année et sera proposée au public chaque saison. L’upcycling présente différents enjeux et notamment un impact bénéfique sur l’environnement, des coûts de production moindres et un large accès en temps que producteur sur le marché étant donné que quasiment tout est « up-cyclable ». La tendance de mode circulaire que représente l’upcycling se développe peu à peu en France après avoir été un franc succès pour des enseignes comme Reformation aux Etats-Unis. En effet, les consommateurs sont de plus en plus nombreux à vouloir intégrer la variable environnementale lors de leurs achats vestimentaires. Une demande à laquelle les marques de mode tentent de répondre dans un contexte où elles sont régulièrement montrées du doigt pour leur empreinte écologique catastrophique. Cependant, la tentation des marques de faire de leur éco-responsabilité un argument marketing rend compliqué pour le consommateur de s’assurer de la véracité des promesses faites par ces dernières. C’est pourquoi de plus en plus de personnes se tournent vers les circuits courts, privilégiant les friperies (notamment les jeunes) et les enseignes dont ils sont sûrs qu’elles remplissent des critères qui leur semblent désormais indispensables dans une logique de mode durable.
C’est dans ce contexte qu’es née Reiner, la première marketplace française proposant des produits exclusivement issus de l’upcycling. Son objectif est de combattre le fonctionnement actuel de l’industrie textile afin de rendre la mode durable plus accessible. Pensée par deux artistes, Benjamin et Justin, c’est en rangeant le grenier de la grand mère de l’un deux que l’idée a germé dans leur esprit début 2020. Tous deux attirés par la mode et curieux de revisiter les pièces d’en temps, les deux amis se lancent alors dans l’aventure Reiner. Cette initiative se veut un hommage à Reiner Pilz, ingénieur mécanique qui déplorait lors d’une interview en 1994 que la société détruit tout avant même de réfléchir à un moyen de redonner de la valeur aux objects considérés comme usés ou usagés. C’est lui qui emploie pour la première fois le terme d’ « upcycling », qui se traduit littéralement par « revalorisation par le haut ». La plateforme a pour ambition de réunir les meilleurs créateurs upcycling français afin de proposer au consommateur des vêtements uniques et respectueux de l’environnement, défendant ainsi les jeunes créateurs d’un système qui favorise la rapidité, les prix bas et la notoriété de grands groupes. Bien plus qu’une marketplace, Reiner se positionne comme le distributeur de la mode de demain, mêlant idées créatives, anticipation des tendances futures et considération du besoin de réduire l’impact de la mode sur l’environnement. L’accompagnement de jeunes créatifs dans le développement de leur marque en parallèle de leur activité créative est le fil conducteur de ce projet. La vente de leurs pièces n’est ensuite que le fruit du travail de cohésion qui existe entre Reiner et les créateurs présents sur la plateforme. La vision avec laquelle cette marketplace est abordée la rend innovante et la distingue d’autres marketplaces déjà existantes. Elle pourrait se résumer en trois points majeurs : une sélection de créateurs ambitieux et responsables, des pièces exclusives, intemporelles et upcycling et pour finir un concept innovant, mode et engagé. Les services associés à la plateforme sont nombreux et s’inscrivent dans une démarche cohérente : développer les tendances de demain.
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